Le monde de l’assurance est en
pleine mutation et l’assurance collaborative fait une percée qu’on ne peut plus
ignorer. De façon plus globale, l’économie collaborative mobilise de plus en
plus de consommateurs engagés et a de plus en plus de succès en France comme en
témoigne le festival
Ouishare qui a lieu chaque année et rassemble toujours
plus de participants. Plus qu’un effet de mode, il s’agit d’une
réelle prise de
conscience des consommateurs sur leur possibilité de choisir ainsi que sur leur
impact. De façon consciente ou pas nombreux sont les français qui ont déjà eu
recours à l’économie collaborative : vendre sa voiture à un particulier,
louer un appartement à travers un site ou encore emprunter du matériel de
bricolage à son voisin.
Qu'est-ce que l'assurance collaborative ?
L’assurance collaborative, qu’on
appelle aussi « Peer to Peer » se définit comme un système
collaboratif de partage des risques au sein d’une communauté à taille humaine
qui se rassemble et possède des besoins similaires.
A quoi ça sert ? quels avantages pour les clients ?
L’assurance collaborative revient
aux principes mêmes de l’assurance à savoir la mutualisation des risques. Son
arrivée est assimilée par certains au retour du pot commun. Une communauté de
clients aux attentes et aux comportements similaires se réunit dans le but
d’obtenir des tarifs réduits en couvrant leurs risques. Et à la fin de l’année
lorsqu’aucun sinistre ne se produit, une partie des cotisations est remboursées
aux clients.
Au-delà de proposer des économies
sur l’assurance (auto, santé ou encore habitation), il est surtout question de
proposer une nouvelle expérience client, de mieux les impliquer et de les
responsabiliser.
En France, la compagnie Otherwise
propose une assurance santé collaborative depuis début 2017. Il y a également
pour l’assurance auto les compagnies Inspeer et Wecover qui proposent aux
assurés de se regrouper pour une offre moins chère et mieux ciblée.
La contre-attaque des assureurs ou le renouveau de l’assurance ?
Face à cette vague qui s’annonce
incontournable, certains assureurs réagissent et contre attaquent. Ainsi, Générali
refait une seconde tentative en s’associant à Otherwise pour le lancement d’une
assurance sur la niche de la protection des animaux de compagnie (chiens et
chats). Quant à la MAIF, elle s’est positionnée sur l’auto via sa filiale
Altima assurance et propose un contrat collaboratif aux conducteurs de voitures
électriques.
Quelles perspectives pour le monde de l'assurance ?
En France, Générali avait
déjà creusé le sujet dès 2009 avec le site au nom très évocateur
kontsurnous.fr, pionnier de l'assurance peer to peer mais abandonné quelques années
après. En 2017, le sujet redevient d’actualité et plusieurs assureurs sont intéressés.
Ainsi la société Wecover est portée par le Crédit Mutuel Arkéa et Otherwise se
repose sur la mutuelle Thélem Assurances ou encore sur Générali selon les
offres proposées. Dans les faits, soyons lucides, les principes de l’assurance
n’ont pas changé. Toutefois, dans une période où on parle de digital, afficher
une startup qui fait de l’assurance est bien plus vendeur que de parler d’une
mutuelle. Les garanties proposées restent globalement identiques même si elles
revêtent un costume de « renouveau ». En revanche, un effort
considérable est à saluer au niveau de l’expérience client, de la réactivité
des interlocuteurs ainsi que de la facilité de souscrire ou de déclarer un
sinistre pour le client. Les nouvelles startups proposant une assurance
collaborative ont une communication soignée, des devis possibles et gratuits en
une minute, des offres adaptées et sur mesure. Ce qui les rend bien plus
attirantes que les bons vieux assureurs que les clients ont toujours connu.
En revanche en termes d’enjeu, la
notion du risque à travers les clients ciblés et leur couverture se pose et a
de quoi préoccuper les acteurs du marché. En effet, l’assurance collaborative
encourage le ciblage de niches pour proposer une protection optimale. Et à
travers l’essence même de l’assurance collaborative, les clients qui
souscrivent à l’offre partagent leurs besoins communs et sont également
responsabilisés (probablement en raison des remboursements qui peuvent être
faits).
Par un mécanisme de ciblage et de
niche afin de créer des micro-mutuelles, on peut supposer que les meilleurs clients
iront vers une assurance collaborative et le reste des clients chez les
assureurs classiques. Partant de là, l’assurance collaborative ne permet-elle
pas de façon indirecte une classification et un tri des clients ? Rappelons
que l’assurance se fonde sur un engagement de couverture face à la réalisation
d’un risque aléatoire. Affaire à suivre…
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