Epargne des français : quels changements en 2017 ?
La fiscalité est devenue une
vraie arme politique. C’est bien connu chaque nouveau gouvernement ramène son
lot de mesures et de réformes économiques et en particulier fiscales. Et
l’histoire a également montré que chaque nouveau régime « ajustait »
les mesures en place ou du moins effectuait des « réformes » en guise
de remerciement de son électorat. François Mitterrand avait mis en place
l’impôt sur la fortune (en excluant les œuvres d’art), Jacques Chirac avait
supprimé ce même impôt sur la fortune, Nicolas Sarkozy avait à son tour mis en
place la loi TEPA et allégé les charges pour les entreprises. C’est maintenant
au tour du président Emmanuel Macron de déployer les siennes.
La mesure phare : le prélèvement forfaitaire unique (PFU) pour les contrats d’assurance vie
Le projet de loi de finances pour
2018 prévoit l’instauration d’un prélèvement forfaitaire unique de 30% (ou flat
tax) qui entre en vigueur dès le 27 septembre 2017. L’idée est d’appliquer un
prélèvement unique aux revenus du capital mobilier : intérêts, dividendes,
plus-values… Sa mise en œuvre progressive risque d’impacter les habitudes, les
placements et les décisions des épargnants.
Cette imposition uniformisée de
30% a un double objectif :
- lisser les différents prélèvements qui se font aujourd’hui
- réorienter l’épargne vers les entreprises afin de stimuler l’économie française.
Quels sont les placements concernés ?
Tous les produits d’épargne et de
placement sont concernés notamment : les livrets bancaires fiscalisés, les
plans d’épargne logement (PEL), les assurances vie. Pour ces dernières, des seuils ont été fixés
afin de protéger les petits épargnants. Ainsi, les montants en dessous de
150 000 euros pour une personne seule ne seront pas concernés pour
l’assurance vie (ce point reste à confirmer dans la mesure où un amendement a été déposé afin que la flat tax s'applique à tous les contrats en faisant fi du seuil indiqué). D’après les précisions
de Bercy, cette nouvelle mesure devrait coûter 1,3 milliards d’euros en 2018 et
1,9 milliards en 2019. Afin de ne pas léser les épargnants, le choix d’une
imposition au barème progressif de l’impôt sur le revenu a été fait.
Quoiqu’on en pense, cette mesure
aura le mérite de simplifier et d’homogénéiser le fonctionnement de la
fiscalité de l’assurance vie. Elle permet également aux épargnants d’avoir plus
de visibilité sur les taxes dont ils doivent s’acquitter en cas de rachat.
Et après ?
Pour le moment, la principale
incertitude réside dans la réorientation de cette épargne vers les entreprises
car le financement d’une économie par les épargnants constitue un réel défi. En effet, d’un point
de vue culturel, l’épargnant français a une plus forte aversion au risque.
Depuis quelques années, malgré la baisse des fonds euros, les différentes
mesures encourageant les investissements dans les unités de compte telles que
le fonds euro croissance ont encore du mal à décoller. Cela s’explique en
grande partie par une volonté de sécurisation à long terme et certainement une
méconnaissance du contexte économique.
De ce fait, au-delà des mesures
fiscales, une vraie sensibilisation est nécessaire afin d’encourager les
français à appréhender différemment l’épargne et être dans une logique de
diversification et surtout de leur faire prendre conscience des impacts positifs
que cela peut avoir sur les investissements et l’économie.
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