La directive sur la distribution d’assurance fait l’actualité depuis
quelques mois dans la presse économique ou spécialisée dans les assurances.
Voici une synthèse de cette directive ainsi que les impacts qu’elle aura sur
votre quotidien.
Qu’est-ce que la DDA ?
Après plus de 3 ans de débat au
sein de l’Union Européenne, les députés européens ont adopté en novembre 2015
la nouvelle Directive sur la Distribution d’Assurance ou DDA. La direction est parue au Journal officiel de
l’Union Européenne le 02 Février 2016 et les états européens ont jusqu’au 23
février 2018 pour la transposer
Son objectif est de renforcer la
protection du consommateur en principalement jouant sur deux leviers :
- la formation des distributeurs de produits
d’assurance
- et la transparence des informations.
Que comporte cette directive ?
A travers cette nouvelle
réglementation, le premier constat est une volonté affichée de replacer la
protection du consommateur comme une exigence prioritaire.
Pour preuve, elle se focalise sur
5 principaux thèmes que sont :
- le devoir de conseil et les informations
précontractuelles
- la mise en conformité de la formation
professionnelle des réseaux
- la politique et les modalités de rémunération
des distributeurs
- la politique de prévention et de gestion des
conflits d’intérêt
- la gouvernance et la surveillance des produits
Parmi les mesures phares, on note
une réelle volonté de transparence et d’encadrement de la relation avec le
client il y a notamment :
- l’obligation de fournir à l’assuré des
« informations objectives » et formulées de façon compréhensible afin
qu’il puisse choisir son contrat en parfaite connaissance de tous les éléments
importants
- la prise en compte par l’assureur des risques
encourus dès la conception du produit
- la bonne connaissance du produit et de la cible
par le distributeur
De façon globale la notion de
« surveillance et de gouvernance produit » va dorénavant obliger les
assureurs à vérifier la cohérence les produits conçus et commercialisés avec
les attentes et les besoins de la clientèle mais aussi avec les réseaux de
distribution.
La nécessité d’avoir une approche
« customer centric » (c’est-à-dire centrée sur le client) pertinente
devient un enjeu majeur et offre aux acteurs de l’assurance la possibilité de
créer une réelle valeur ajoutée.
Qui est concerné par la DDA ?
En premier lieu, il s’agit bien
entendu des acteurs du monde des assurances. Cela va des intermédiaires aux
distributeurs en passant par les comparateurs de produits d’assurance. Comme
toutes les nouvelles réglementations, l’accueil que les acteurs de l’assurance
ont réservé à la DDA n’a pas été des plus chaleureux. La directive va fortement
impacter les processus actuellement en place au sein des compagnies d’assurance
ainsi que les modes de distribution des produits. Du management aux
opérationnels, tous les métiers seront plus ou moins touchés.
Les petits courtiers et les
mutuelles de proximité seront les plus impactés par la transposition de cette
directive. En effet, les nouvelles obligations les poussent à revoir
l’intégralité de leur processus de distribution. Pourtant, cela peut constituer
l’opportunité de mettre en place de véritables projets de transformation aussi
bien dans les méthodes de distribution que les pratiques commerciales.
Du côté des assureurs, la
tendance est au ras le bol avec des obligations réglementaires qui ne leur
laissent pas beaucoup de marge de manœuvre et souvent avec des délais très
serrés.
Quels sont les impacts de la directive sur les clients ?
La nouvelle directive favorise
largement les clients avec la mise en avant de :
- la transparence et de la simplicité au niveau de
la communication
- la cohérence des offres proposées
- le renforcement des contrôles sur les
distributeurs.
En tant que client, de façon
concrète, l’un des principaux changements qui sera constaté se situe au niveau
des communications adressées. Ces dernières devront être plus claires et compréhensibles
afin de faciliter les choix et prises de décision. En phase de souscription,
les questionnaires seront beaucoup plus détaillés afin de mieux cerner les
besoins.
De même, les professionnels
devraient avoir un rôle de conseil beaucoup plus prononcé ainsi qu’un suivi
plus assidu de la satisfaction client (une suite logique après l’instauration
du devoir de conseil).
Vers un éventuel report ?
L’entrée en vigueur de la
directive est prévue pour le 23 février 2018. La mise en œuvre opérationnelle de
la DDA est donc fortement contrainte par des délais jugés serrés voire
irréalistes. pour preuve, les représentants des courtiers et agents généraux
ont récemment demandé au ministre de l’économie et des finances un report d’un
an de la date initiale…Affaire à suivre.
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