L'assurance et la nouvelle consommation
L’émergence depuis plusieurs années d’une société du partage
est qualifiée comme LA 3ème révolution industrielle. Partout à travers
le monde l’économie collaborative ou économie du partage progresse à grands pas
(crowfouding, covoiturage, coworking, vente et échange entre particuliers…). Au-delà
d’une nouvelle façon de consommer c’est surtout l’approche qui est
significative. A ce jour, nous sommes 48%
de français à adopter une consommation collaborative.
Face à ces nouvelles habitudes, l’assurance ne peut continuer
à proposer des produits classiques qui ne tiennent pas compte de ces
évolutions. L’économie de partage doit être considérée comme une opportunité
pour les assureurs. Pour aller plus loin, on peut même s’avancer en disant
qu’il en va de la survie de l’assurance. Ces changements touchent tous les
domaines et commencent à impacter l’offre en matière d’assurance.
En auto, la location de véhicule entre particuliers gagne du
terrain et ne semble pas encore prise en compte dans contrats proposés. Pour le
moment, il y a quelques tentatives qui s’ajustent à ce nouveau mode de
consommation. Par exemple, Allianz est aujourd’hui l’assureur pour le site Drivy qui propose de la location de véhicules
entre particuliers. D’autres compagnies suivent également cette mouvance :
MMA avec Livop et Tripndrive, la MACIF avec Deways et surtout la MAIF avec Blablacar. Ce genre de solutions permet
de louer une voiture entre particuliers en toute sérénité. De façon générale,
la plupart des sites qui proposent la location de voitures entre particuliers
incluent une assurance adaptée.
Mais il revient aux clients de vérifier ce point. Par ailleurs,
il n’existe pas d’adaptation des offres sur les assurances auto souscrites par
les particuliers qui souhaitent louer de façon ponctuelle leur véhicule. Rares
sont les particuliers assurés dont les contrats leur permettent de louer leurs
voitures à des fins commerciales. Et, lorsqu’un assuré loue son véhicule, il
peut avoir un malus dans le cas où la responsabilité du conducteur est retenue
en cas d’accident. Malgré l’évolution des habitudes de consommation, les
informations et les critères de tarification restent identiques (surface,
nombre de pièces, biens à assurer, situation du logement).
En assurance habitation, les nouveaux modes de location entre
particuliers tels que Airbnb, Le Bon Coin … sont de plus en plus prisés.
Cela devrait impliquer un changement ou du moins des ajouts d’option dans les
offres du marché. Pourtant, à ce jour, cet aspect n’est pas du tout pris en
compte lors de la souscription d’un contrat d’assurance habitation.
En 2015, au-delà d’attendre d’éventuelles réglementations de
ces nouvelles façons de consommer, les assureurs pourraient prendre les devants
afin de prendre en compte ces mutations dans les offres proposées. L’économie
du partage s’invente chaque jour et son cadre ne peut être clairement défini
dans l’immédiat. Bientôt le débat ne sera plus de savoir si ces nouvelles
habitudes sont pertinentes ou pas mais plutôt d’être en mesure d’accompagner ou
non les consommateurs. D’autant plus que ce phénomène pourrait constituer une
opportunité pour les acteurs de l’assurance. En effet, c’est une nouvelle façon
de consommer qui devrait engendrer une nouvelle approche de l’assurance. Jusqu’ici
les assureurs couvraient un individu pour des risques bien définis sous des
conditions explicites. L’économie collaborative change la donne : les
utilisateurs ainsi que les modes usages peuvent être multiples pour le même
bien (appartement, véhicule…). Ainsi, on ne peut évaluer le risque en fonction
des habitudes de l’assuré car il ne sera pas le seul à s’en servir.
Il nous faudrait donc tendre vers un nouveau modèle d’assurance
(par et) pour les assurés. Le but n’est pas de faire des changements sur les
offres à tout prix et/ou de les répercuter obligatoirement sur la tarification.
Cela peut se faire à travers des applications mobiles ou encore grâce à
l’adaptation des services d’assistance proposés aux clients. L’important est
d’être à l’écoute des attentes client et de savoir y répondre de façon
pertinente.
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